Mathilde Muhindo Mwamini est congolaise de la République Démocratique du Congo (RDC). Née le 16 mars 1952, cette défenseure des droits de l’Homme tire ses origines de la chefferie de Bahavu dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu.
Muhindo Musheke Louis et Furaha Lubungu Apolline d’heureuse mémoire ont donné vie et inculqué des valeurs chrétiennes à cette dame, aujourd’hui fervente catholique.
Études primaires faites à l’Ecole Primaire Ntwali à Kadutu dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu et appelée dans le temps, école des filles.
Après, Mwamini est allée au Lycée Wima dans la même ville pour ses études secondaires où elle a obtenu son diplôme d’Etat.
3 ans lui avait par la suite suffit pour être formée à Lourdes en France, sur la doctrine sociale de l’Eglise en rapport avec sa vocation.
Actuellement, défenseure des droits des femmes en particulier, animatrice sociale, actrice de paix dans les mouvements associatifs des femmes à Bukavu.
Celle qu’on appelle affectueusement da Mathi commence à travailler trop jeune à 18 ans. D’abord dans le service de promotion de la femme et de la famille au sein de l’église catholique diocèse de Bukavu au centre d’animation rural à l’époque actuellement dit le centre olame.
Durant ses 45 ans de carrière au sein de ce centre, son combat s’est ainsi axé sur l’autonomisation de la femme, son intégration socio-économique et la connaissance de ses droits.
Cette habitante de l’avenue hippodrome à Bukavu a de ce fait participé dans les années 90 à la création des tout premiers réseaux et synergies des femmes au Sud-Kivu.
Il s’agit notamment du cadre de concertation des femmes oeuvrant à la base dont elle était première présidente. Un réseau qui regroupait les femmes qui travaillaient dans les Organisations Non Gouvernementales(ONG).
L’Association des Femmes cadres pour L’épanouissement Intégral de la Femme (AFESF), le caucus des femmes pour la paix créé en 1997. Des efforts qui avaient été couronnés par l’initiation, le vote ainsi que la promulgation de la toute première loi contre les violences sexuelles.
En ces jours, cette femme qui avoue que le mariage n’était pas son lot et sans enfant biologique est toujours active dans les associations des femmes. Membre du caucus des femmes pour la paix, de la composante femme de la société civile et autres, elle n’a pas cessé de donner son apport pour que la femme soit considérée au même titre que son collègue homme.
Parlant de ses valeurs !
Mathilde Muhindo laisse entendre qu’à ses yeux seuls l’amour, le partage et le vivre ensemble ont une importance capitale. Des valeurs qu’elle a apprises à ses 21 ans d’âge quand, à la disparition de sa maman, elle devait prendre soin de ses 10 frères et sœurs. Un an après, son papa avait aussi rendu l’âme, une épreuve qui l’avait encore rendue plus « maman » par circonstance.
Aujourd’hui, elle atteste être fière de ce que sont devenues toutes ces âmes. Des organisations nationales et internationales ont reconnu le travail de cette chrétienne catholique. Human Rights Watch, PNUD, l’église catholique et des organisations locales lui ont déjà décerné à plusieurs reprises des prix de reconnaissance pour sa bravoure dans la défense des droits des femmes en particulier.
Muhindo indique cependant que son plus grand prix c’est sont les nombreux remerciements venant de celles ou ceux qui, directement ou indirectement, ont été bénéficiaires des résultats de ses luttes.
Voilà pourquoi, la plus grande de ses peines d’hier et d’aujourd’hui demeure voir les femmes continuer à souffrir, à être violées, maltraitées et discriminées même en ce 21ème siècle.
« Un jour, tout ça finira. Nous sommes confiants avoir fait un pas, mais il en reste des milliers à faire pour que la femme recouvre sa dignité comme tout être humain. Ainsi, la lutte continue. Si elle s’arrête demain pour nous, nos sœurs, nos filles, nos petites filles porteront le baton de commande pour le bout du tunnel » conclut Mathilde Muhindo Mwamini.